Les nouvelles technologies favorisent ces dernières années des méthodes d’arnaques toujours plus innovantes et difficiles à déceler. Dans ce dossier, Si Seniors fait le point sur ces escroqueries, et vous guide sur les bonnes techniques à utiliser pour mieux vous protéger.
LES ARNAQUES LIÉES AU CORONAVIRUS
Depuis l’apparition des premiers cas de Coronavirus, les arnaques de la part de sociétés et d’individus malveillants se multiplient.
Il est important de rappeler :
❱ Qu’il n’existe pas à ce jour de vaccin, d’aliments, de purificateurs d’air, de lampes, de compléments alimentaires ni d’huiles essentielles… qui protègent ni ne permettent de guérir du Coronavirus. Dès lors toute présentation de produits (alimentaires ou non) affirmant protéger ou guérir du coronavirus relève de la pratique commerciale trompeuse.
❱ Que les dépistages du Coronavirus sont uniquement effectués par les autorités sanitaires pour confirmer un diagnostic. Toute société ou individu vous proposant un dépistage n’est pas compétent en la matière.
❱ Que des sites internet frauduleux cherchent à vendre des médicaments alléguant une efficacité contre le virus ou des médicaments destinés au traitement d’autres maladies (VIH, paludisme…) qui font l’objet de recherches dans le cadre de la lutte contre le virus. La vente de ces derniers n’est possible que sur prescription médicale et en pharmacie ; acquérir ces médicaments en ligne est illégal et peut vous exposer à des risques graves pour votre santé (effets indésirables voire faux médicaments).
❱ Que la décontamination des logements privés n’est pas prévue à ce jour par les services de l’État. Les personnes prétextant une décontamination obligatoire n’y sont pas habilitées et cherchent à s’introduire dans votre domicile frauduleusement.
❱ Que profitant de l’élan de solidarité d’aide aux personnels soignants ou aux personnes en difficulté organisé par des plateformes d’appel aux dons ou des cagnottes, certains individus exercent de manière illégale, l’activité d’intermédiaire en financement participatif. Assurezvous de l’identité du professionnel et de la destination de vos dons avant d’effectuer un transfert d’argent.
FAUX SITE ADMINISTRATIFS, ATTENTION AUX ARNAQUES !
De faux sites proposent d’effectuer, moyennant rémunération, certaines démarches administratives courantes (demandes de permis de conduire, de carte grise, d’extrait d’acte de naissance) en lieu et place des usagers.
Renseignez-vous auprès des sites officiels de l’administration avant de passer une commande.
❱ Faut-il payer pour effectuer des démarches administratives ?
Certaines démarches administratives sont proposées gratuitement par l’administration française sur des sites officiels. Elles permettent, par exemple :
• De consulter le nombre de points restant sur un permis de conduire.
• Demander un extrait d’acte de naissance.
• Demander une carte grise.
• Ou demander un extrait de casier judiciaire.
Rien n’interdit cependant à un professionnel, même étranger, qui ne dépend d’aucune administration publique, de proposer ce service moyennant une contrepartie financière, à condition de respecter des règles précises :
• Si le consommateur souhaite que l’exécution de la prestation de services proposée commence avant la fin du délai de rétractation de 14 jours, le professionnel doit recueillir sa demande expresse en ce sens ; dans cette hypothèse, le consommateur doit être informé qu’une fois la commande passée auprès du site de la société, il ne pourra en principe plus l’annuler sans frais, dès lors qu’il a également expressément renoncé à son droit de rétractation, sauf si la prestation n’a pas été pleinement exécutée, auquel cas il versera un montant correspondant au service fourni jusqu’à la communication de sa décision de se rétracter.
• Le consommateur doit recevoir une information claire sur les tarifs pratiqués et une facture/ confirmation de commande TTC.
❱ Comment reconnaître les faux sites administratifs ?
Le Centre européen des consommateurs a reçu plusieurs réclamations visant de faux sites administratifs qui proposent d’effectuer, moyennant rémunération, certaines démarches administratives en lieu et place des demandeurs.
Ces sites n’hésitent pas à tromper le consommateur en prenant l’apparence de sites officiels : reproduction à l’identique de la charte graphique du site, usage des couleurs bleu-blanc-rouge, référence à des ministères, référencement en tête des moteurs de recherche.
Certains sites vont plus loin que le simple paiement du service. Les consommateurs doivent rester attentifs et vérifier qu’ils n’ont pas été abonnés, à leur insu, à un service dont ils n’ont pas besoin.
BON À SAVOIR
Pour éviter toute confusion, vérifier l’adresse Internet (URL) du site : les URL de l’administration française se terminent invariablement par “.gouv.fr” ou “.fr” et jamais par “.gouv.org” ou “.gouv.com”
Un site en “.fr” ne garantit pas obligatoirement qu’il s’agisse d’un site officiel et la société qui l’exploite peut ne pas être établie en France.
Il est conseillé, avant d’entreprendre toute démarche administrative :
• De se renseigner d’abord auprès des sites officiels de l’administration française avant de passer une commande et de donner ses coordonnées de carte bancaire.
• De consulter les conseils du Centre européen des consommateurs pour vérifier le sérieux de la société qui propose le service.
• De contacter, si le paiement a été effectué, le Centre européen des consommateurs, en particulier si le site est basé dans un autre pays de l’UE, en Islande ou en Norvège. À défaut, ne pas hésiter à prendre contact avec sa banque pour une éventuelle procédure de remboursement (chargeback).
Les éléments ci-dessus sont donnés à titre d’information. Ils ne sont pas forcément exhaustifs et ne sauraient se substituer à la réglementation applicable.
Pour tout renseignement complémentaire, reportez-vous aux textes applicables et/ou rapprochez-vous d’une direction départementale de la protection des populations (DDPP) ou direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP).
LE “PING CALL” : UNE ARNAQUE TÉLÉPHONIQUE ET PAR SMS
C’est la nouvelle arnaque à la mode qui court le monde. Émanant du Mali, elle rapporte gros aux escrocs et coûte cher aux victimes, grâce à un système de numéros surtaxés.
La technique est très simple, si simple que de nombreuses personnes en sont victimes. Elle consiste à appeler sur une ligne téléphonique, essentiellement sur les téléphones portables, de laisser sonner une seule fois sans vous laisser le temps de décrocher. Par réflexe essentiellement, par politesse ou par curiosité, la personne concernée rappelle le numéro en question qui se révèle être évidemment très surtaxé. Vous constatez les dégâts sur votre facture mensuelle. Et il est bien sûr impossible de se faire rembourser par l’opérateur. Ceci est également fréquent lorsqu’on vous demande de rappeler un numéro parce que vous avez gagné un lot chez un fournisseur ou commerçant connu.
Une attention toute particulière est à porter aux enfants et ados, accros des rappels.
❱ À quoi reconnaît-on un numéro surtaxé, si on pense à le vérifier ?
Ce sont toujours des numéros à dix chiffres qui commencent par 081 (pas toujours), 082 ou 0809, 0899, mais aussi à 4 chiffres, commençant par 1 ou 3, ou à 6 chiffres commençant par 118.
Si vous êtes victime malgré vos précautions, signalez l’arnaque au 0811 02 02 17 ou par SMS au 33 700 avec copie du message. Vous pouvez aussi informer la DGCCRF qui recense et traite ce type d’arnaques (c’est recommandé).
Les escrocs ne manquent pas d’imagination. Outre la seule sonnerie, l’autre technique répandue pour pousser une personne à appeler un numéro surtaxé, consiste à laisser un message (sur un fixe ou un portable) émis au nom d’une assurance, un recruteur, la gendarmerie, la Sécu, un opérateur téléphonique ou énergie, etc.
Vous avez compris : n’appelez pas ou ne rappelez pas !
SI VOUS AVEZ UN DOUTE, CONSULTEZ LE SITE SUIVANT :
BLOCTEL : COMMENT FONCTIONNE LA LISTE D’OPPOSITION AU DÉMARCHAGE TÉLÉPHONIQUE ?
Vous faites l’objet de démarchages téléphoniques réguliers et vous cherchez une solution pour faire cesser ces pratiques commerciales ? Connaissez-vous Bloctel ? Ce service permet de protéger les consommateurs des pratiques abusives du marketing téléphonique. Comment bénéficier de cette protection ? Durant combien de temps serezvous protégé ? On vous explique !
❱ Comment fonctionne Bloctel ?
Bloctel est un service permettant d’inscrire son numéro, celui de son conjoint ou de ses enfants pour s’opposer au démarchage téléphonique sur ces numéros. Tout professionnel a l’interdiction de démarcher un consommateur inscrit sur la liste Bloctel, à l’exception des cas énumérés par la loi.
Il est par exemple possible d’être démarché :
• Par des professionnels en vue de fournitures de journaux, de périodiques ou de magazines. Les instituts de sondage et les associations à but non lucratif peuvent aussi vous contacter dès lors qu’ils ne font pas de prospection commerciale.
• Par l’entreprise avec laquelle vous avez déjà une relation contractuelle.
• Dans le cas où vous auriez donné votre numéro de manière libre et non équivoque pour être rappelé. L’inscription au service Bloctel concerne uniquement le démarchage par appel téléphonique. En cas de réception de SMS frauduleux, le consommateur peut le transférer au 33 700.
❱ Quelle est la différence avec la liste rouge ou orange ?
L’inscription sur les listes rouge ou orange permet de ne pas figurer dans les annuaires. Or, les démarcheurs n’utilisent pas uniquement les annuaires téléphoniques pour réaliser des prospections commerciales. Ainsi, donner son ou ses numéros dans le cadre d’une opération commerciale, pourrait conduire à la constitution de listes qui peuvent être revendues.
❱ Comment s’inscrire gratuitement à Bloctel ?
Vous pouvez vous inscrire sur le site internet bloctel.gouv.fr. Vous devrez alors remplir un formulaire en indiquant jusqu’à 8 numéros de téléphone fixe ou mobile. La liste Bloctel ne concerne que les numéros des consommateurs ce qui exclut les numéros professionnels. Vous recevrez ensuite, dans un délai de 48 heures, un courriel comprenant un lien sur lequel vous devrez confirmer votre demande d’inscription. L’inscription est effective dans un délai maximum de 30 jours à compter de la confirmation d’inscription.
❱ Est-il possible de s’inscrire sans accès à Internet ?
Si vous ne disposez pas d’internet, l’inscription par courrier est possible. Il suffit d’envoyer sur papier libre les informations suivantes : nom, prénom, adresse postale, le ou les numéros à inscrire sur la liste d’opposition en précisant un numéro de téléphone de contact en cas de difficultés. Une confirmation vous sera ensuite envoyée par voie postale. L’adresse pour s’inscrire par courrier :
Société Opposetel Service Bloctel
6, rue Nicolas Siret
10000 TROYES
❱ Combien de temps dure l’inscription sur Bloctel ?
À tout moment, vous pouvez vous désinscrire, supprimer, ajouter des numéros de téléphone ou encore modifier vos coordonnées depuis votre espace personnel.
Si vous avez adhéré au dispositif Bloctel et continuez à recevoir des appels de prospection non souhaités, vous pouvez alors faire une réclamation.
Attention, vérifiez bien que cet appel a eu lieu après confirmation de votre inscription et que l’appel litigieux a été émis plus de 30 jours après votre inscription. Vous devez vous rendre dans votre espace personnel, accessible depuis le site bloctel.gouv.fr et remplir un formulaire de réclamation. Si vous ne remplissez pas les champs obligatoires, votre réclamation ne sera pas transmise au service de la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Elle sera cependant enregistrée en tant que signalement.
PERCEV@L LUTTE CONTRE LA FRAUDE À LA CARTE BLEUE SUR INTERNET
La nouvelle plateforme “PERCEV@L” permet de simplifier les démarches des victimes de fraude à la carte bancaire sur internet et de mieux prévenir les atteintes et identifier les auteurs.
❱ Quel type de fraude peut être signalé sur PERCEV@L ?
Toute transaction par carte bancaire sur internet dont vous n’êtes pas à l’origine alors que vous êtes toujours en possession de la carte. Celles-ci sont identifiables sur votre relevé d’opérations bancaires par la mention, soit du nom d’un e-commerçant, soit du nom d’un prestataire de paiement en ligne par carte bancaire (en cas de doute, vérifier sur internet l’activité de la société mentionnée).
❱ Que peut-on faire si cela m’arrive ?
Prévenez votre banque pour provoquer l’opposition sur la carte (n° interbancaire d’opposition : 0 892 705 705 ouvert 7/7 et 24h/24, numéro violet ou majoré : coût d’appel vers un numéro fixe + service payant, depuis un téléphone fixe ou mobile).
Effectuez un signalement sur Internet grâce à la plateforme Percev@l. Vous gardez le droit de déposer plainte ultérieurement. Demandez le remboursement de l’opération auprès de votre banque.
❱ À quoi sert PERCEV@L?
En utilisant le téléservice Percev@l après avoir fait opposition, vous êtes guidés au travers d’une démarche simple de signalement aux forces de l’ordre sur internet, sans avoir à vous déplacer. Votre signalement est exploité exclusivement par les forces de l’ordre en vue d’identifier les auteurs d’appropriations frauduleuses ou de recels de numéros de cartes bancaires.
❱ Accéder à la plateforme :
Rendez-vous sur “service public” : www.service-public.fr et saisissez “fraude carte bancaire” ou “Percev@l” en recherche. Pour réaliser votre démarche en ligne, munissez-vous de votre carte bancaire (son numéro vous sera demandé) et des relevés d’opérations bancaires sur lesquels figurent les achats frauduleux.
❱ Et après ?
Pour faciliter la démarche de remboursement, vous pouvez présenter à votre banque le récépissé de signalement sur Percev@l. Vous pouvez obtenir le remboursement de l’opération frauduleuse indépendamment du signalement sur Percev@l (articles L133-18 et suivants du Code monétaire et financier).
Le traitement des signalements est opéré de manière confidentielle et sous la responsabilité de la Gendarmerie nationale. Les informations fournies sont rassemblées et analysées par des officiers de police judiciaire.
LES CONSEILS DE L’EXPERT
LAURENT MASSONIÉ
DDSP (Communication Prévention Police Nationale)
Pour la sécurité de vos transactions :
• Gardez secret le cryptogramme visuel (CVV) présent au dos de votre carte bancaire. Cet identifiant est nécessaire pour réaliser des achats sur internet. Il ne vous sera jamais demandé par les forces de l’ordre ni par les établissements bancaires.
• Ne répondez jamais à un courriel vous demandant des informations personnelles ou vos numéros de carte bancaire, même s’il semble émis par un de vos fournisseurs (banque, téléphone, internet).
• Effectuez régulièrement des analyses antivirus et antispyware de vos ordinateurs personnels.
• Mettez régulièrement à jour vos antivirus, antispyware, navigateurs internet, systèmes d’exploitation en particulier et vos logiciels en général.
• Sauf si vous en avez absolument besoin, n’utilisez jamais d’ordinateur public pour faire un achat sur internet.
• Ne mentionnez jamais vos données personnelles ou vos numéros de carte bancaire dans un courriel, même envoyé à un proche.
• Regardez régulièrement vos relevés de compte ou consultez très fréquemment la situation de votre compte pour vérifier les paiements qui y sont passés.
EN PRATIQUE : VOUS ÊTES VICTIMES D’UNE INFRACTION ? GAGNEZ DU TEMPS AVEC LA PRÉ-PLAINTE EN LIGNE
Le dispositif de pré-plainte en ligne permet aux victimes dont l’auteur est inconnu, de gagner du temps. En faisant une déclaration sur internet dans un premier temps, le service de Police ou de Gendarmerie compétent prend le relais pour fixer un rendez-vous afin de compléter si nécessaire, puis signer la plainte déposée.
❱ Quelles sont les infractions concernées ?
Toute atteinte contre les biens dont l’auteur est inconnu : les vols dans votre résidence principale ou secondaire ou dans un véhicule automobile (autoradio, sac à main…). N’oublions pas les vols de deux roues, de téléphone portable ou encore la dégradation ou destruction de biens privés (véhicule, clôture…). L’escroquerie ou l’abus de confiance sont également concernés.
Veillez à préserver les traces et indices afin qu’ils demeurent exploitables par les enquêteurs en évitant tout contact ou déplacement.
Si vous êtes victime d’une atteinte contre les biens pour laquelle vous ne connaissez pas l’identité de l’auteur, simplifiez vos démarches et gagnez du temps en effectuant une pré-plainte en ligne, à partir de n’importe quel accès à internet.
La pré-plainte en ligne vous permet, lorsque vous êtes victime d’une infraction contre les biens dont l’auteur est inconnu, de renseigner un formulaire et d’obtenir un rendez-vous auprès du commissariat de police ou de la brigade de gendarmerie de votre choix pour signer votre plainte.
Cette possibilité vous est également offerte si vous agissez en tant que représentant légal soit d’une personne morale (gérant de société ou de syndic…) soit d’une personne physique (mineure, sous tutelle…).
❱ La pré-plainte en ligne, c’est :
• Plus de liberté : Choisissez le lieu où vous irez signer votre plainte au sein d’un commissariat de police ou d’une brigade de gendarmerie. Vous pouvez signaler les faits depuis votre lieu de vacances et vous présenter, à votre retour, au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie de votre choix pour confirmer votre plainte. Vous disposez d’un délai de 30 jours à partir de l’accusé de réception de votre pré-plainte pour la signer.
• Un accueil privilégié : Vous êtes reçu par un policier ou un gendarme qui connaît votre situation et répond à toutes vos interrogations sur le traitement et le suivi de votre plainte.
Vous serez rapidement contactés par le commissariat de police ou la brigade de gendarmerie choisi pour convenir d’un rendez-vous. Vous serez également informés des justificatifs (factures, pièce d’identité…) dont vous devrez impérativement vous munir.
Lors du rendez-vous, vous signerez votre déclaration après des modifications éventuelles. La plainte sera alors officiellement déposée.
GAGNEZ DU TEMPS AVEC LA PRÉ-PLAINTE EN QUELQUES CLICS
Connectez-vous sur le site : www.pre-plainte-en-ligne.gouv.fr