Sophie Belvisi est comédienne. Pendant dix ans, elle a été aidante familiale. Sa mère était atteinte du syndrome de Benson, maladie apparentée à Alzheimer. Dès 16 ans, elle a dû s’occuper de sa maman. Dans la famille monoparentale, pas de frère, pas de sœur.
Comme Sophie, ils sont en France plus de 800 000 mineurs à aider un adulte.
« À l’âge où l’on se construit, ou les parents vous guident, je suis devenue la mère de ma mère. Elle m’avait appris des choses essentielles de la vie comme croire en moi, m’aimer pour ce que je suis. A 19 ans, je gérais le compte bancaire de ma mère, toutes les formalités administratives alors que je ne savais pas faire. Je suis issu d’une famille monoparentale, les autres membres de la famille n’ont pas su, pu ou voulu m’aider.
Je leur en ai beaucoup voulu à l’époque, moins maintenant. Je ne savais pas où aller pour toutes sortes de questions. Ce n’est pas inné d’être aidant. Si l’administration m’a peu aidé, heureusement que les soignants et les aides à domicile étaient merveilleux. Ils m’ont beaucoup soutenu. Quels conseils puis je donner ? Parler autour de vous de votre situation d’aidants, ne pas hésiter à demander de l’aide, ce n’est pas une preuve de faiblesse, c’est même une preuve de courage. On est seul quand on vit cela et si on veut tenir, il est important de s’accorder un peu de répit, un peu de temps pour soit »
Sophie Belvisi a trouvé son échappatoire dans l’écriture, l’humour et la dérision.
Cette épreuve qui a duré près de 10 ans est devenue un one-woman-show Alzhei’Mère, directement inspiré de sa vie d’aidante auprès de sa maman.
Son témoignage juste ici.
